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joués par des artistes d’un véritable talent et d’un naturel exquis ; jamais leurs farces les plus outrées n’atteignent le point où le rire et la gaieté se changeraient en fatigue ou en dégoût.

Dans le reste de la troupe il y a encore des acteurs de mérite : trois hommes doués de physiques hétéroclytes et qui reproduisent des figures populaires, un amoureux d’assez bonne tournure pour l’endroit, une jeune première petite, robuste et chevelue, type exact de la brunette napolitaine, au cœur fantasque et à la tête chaude ; une autre actrice jeune et belle, d’une physionomie énergique, et qui remplit admirablement les rôles de servante ou de femme du peuple.

Mais le plus intéressant de tous est l’acteur- auteur, nommé Altavilla, l’àme et le soutien de la compania de San-Carlino. Il remplit tantôt les rôles qui répondent à ceux de Gonthier dans nos vaudevilles, tantôt d’autres plus comiques ou de caricature, car il est excellent mime, et son visage, d’une mobilité extraor-