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brusque et agréable aux yeux du voyageur qui vient du nord. Tout y est pour lui nouveau et original. Sauf un très-petit nombre de maisons bâties dans le goût moderne, on ne voit que des palais magnifiques, les uns transformés en auberges, en collèges, en établissements publics, les autres loués par fragments à plusieurs familles ou habités en entier par quelque grand seigneur. Des caisses d’orangers sont sur les terrasses. Les portes restent ouvertes. Les carrosses font des stations sous les vestibules de plain-pied avec la rue. À chaque pas le coup d’œil change. Ce sont des détours, des marches à monter, de petites places où l’on trouve un portail d’église, des rues étroites comme des corridors et qui tournent et s’embrouillent si bien qu’il est impossible de s’y orienter. Au milieu de ce labyrinthe règne un mouvement considérable. Le Génois est actif, mais non pas turbulent comme le Napolitain. Il s’agite pour quelque chose. Dans les alentours du port, la moitié de la population semble passer sa vie à tra-