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que de régiment les apprend, en fait des sérénades pour la nuit, des aubades pour les grands personnages, et le soldat marche au refrain de la cavatine. Tout cela meurt avec l’année. Une autre partition vient qui s’évanouit de même. À Paris on veut de la variété, en Italie du nouveau. À Gènes, l’hiver dernier, c’était Maria di Rudenz, ouvrage broché par l’intarissable Donizetti, exprès pour le théâtre Carlo-Felice. À Naples on ne sortait pas de la Linda de Chamouni. Ne demandez pas dans ce pays-là ce que c’est que Mozart : on ne le connaît pas de nom. On sait qu’il a existé un homme appelé Cimarosa dont les pièces ont eu du succès en leur temps. Sans le Stabat Mater, Rossini s’en irait à tire-d’aile se ranger où est Gluck en France. Othello, le Barbier de Séville, nous diraient les Napolitains, comment pouvez-vous écouter encore ces vieilleries !

L’hiver dernier, le théâtre San-Carlo n’offrait rien de bien attrayant pour un étranger. Selon mon goût, Mme Tadolini n’est pas une cantatrice qu’on puisse prendre en passion.