Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 176 —

core assez rares, et n’en rencontre pas qui veut ; aussi je confesse que je n’aurais pas mis à rechercher un archiprêtre autant d’empressement^qu’à me lier intimement avec notre ami le bandit des Abruzzes, dont je respecte trop les secrets pour vouloir les trahir. On m’a raconté que, sous le dernier roi de Naples, après quelques exécutions sévères, une amnistie avait été publiée, à la suite de laquelle des officiers convoquèrent les chefs de brigands à un banquet. Les invités se présentèrent et se mirent à table avec confiance. Au dessert, sur un signal donné, les troupes royales parurent et massacrèrent impitoyablement les convives. Ce fut un coup terrible pour le brigandage, et dont il aura de la peine à se relever. Malgré tout le fruit que le royaume de Naples a pu tirer de cette purgation violente, et le service incontestable rendu aux voyageurs à venir, malgré le grand nombre des crimes prévenus, c’est un beau sujet à discuter que cette question : La parole d’un prince doit-elle être sacrée, même lorsqu’elle est donné à des