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C’est surtout par la musique qu’on sent à quel point le Napolitain est artiste et heureusement doué. Le dernier paysan chante avec goût, place une partie de tierce, de quinte ou de basse, sur un motif qu’il entend pour la première fois, et convertit ainsi un air en quatuor. Si quelque grande scène de la nature fait vibrer en lui une corde poétique, la sensation se traduit aussitôt par une idée musicale. En revenant d’une fête de village, un Napolitain exprime le plaisir de la journée en improvisant les paroles et la musique d’une chanson qui est le lendemain dans toutes les bouches, si elle a du mérite. Quoi de plus charmant que la fête de Saint-Cloud, et à qui a-t-elle inspiré autre chose qu’un feuilleton de journal ? N’oublions pas cependant de revendiquer en l’honneur de la France le talent de M. G. Cottrau, établi depuis longtemps à Naples, et qui a composé plusieurs de ces petits morceaux que le peuple sait par cœur.

Dans ce moment l’Italie entière répète une chansonnette dont l’auteur n’est pas précisé-