Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 8 —

J’étais pressé d’atteindre Marseille. Une mauvaise diligence qui venait de Nîmes me prit à Arles le soir. Elle m’aurait conduit en dix heures, sans un tour pendable du conducteur, et qui vaut tout ce que les voiturins italiens peuvent imaginer. Au milieu de la nuit, par un temps froid, cet homme détela ses chevaux, laissa voiture et voyageurs sur la route, et s’en alla dormir jusqu’au point du jour. À Marseille, j’eus le plaisir d’entendre chanter Mme Pouilley, l’ancienne Agathe du Robin des Bois. Les souvenirs de l’Odéon me poursuivaient. Enfin le 7 janvier, je traversai dans une petite barque cet écheveau embrouillé de mâts et de cordages qui représente l’immense commerce maritime de Marseille, et je montai sur le Pharamond qui partait pour Gênes. Le Pharamond est un beau et excellent navire avec une machine de la force de cent cinquante chevaux. À Gênes, les affiches lui en donnaient cent soixante-dix. L’exagération du midi augmentant à chaque station, la machine augmentait de puissance. Sous le trente-