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êtes monté dans le carrosse, le cocher brûle le pavé pour se faire payer le mieux et le plus tôt possible. Vous n’avez pas encore mis pied à terre qu’il recommence déjà son cri : Una carrozza ! Assurément vous ne le croiriez pas dans ce moment-là un paresseux ; cependant, au milieu de cette activité incroyable, il ne faut qu’une circonstance de rien pour faire ressortir la paresse de Polichinelle.

Un soir, en rentrant du bal, par la pluie, la porte de l’hôtel étant ouverte, je prie le cocher d’entrer dans la cour.

— Impossible ! me répond-il ; voilà un précipice devant la maison.

Il me montre un égout en réparation à vingt pas de distance.

— Comment, coquin ! lui dis-je, tu te moques de moi ?

— Eh ! signor, je ne demanderais pas mieux que d’entrer dans la cour, mais nous tomberions dans l’abîme. Je tuerais mes pauvres chevaux, je briserais ma calèche, votre excel-