Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 3 —

a jamais parlé de son amitié pour vous, recevra la nouvelle tout différemment.

— Quoi ! vous dira-t-on, vous allez nous quitter pour si longtemps ! Plus de soirées au coin du feu, plus de causeries ; vous nous abandonnez ?

Comme il faut exécuter ce qu’on a résolu, vous partirez en brusquant ou en évitant les adieux.

N’ayant point de voiture à moi, je montai un soir du mois de décembre dans la malle poste ; j’étais fort palpitant, car l’instant du départ est toujours plein d’agitation. Les malles nouvelles sont douces, roulantes et comfortables ; mais elles vont à grandes guides. Point de porteur, point de queue poudrée ballottant d’une épaule à l’autre. On ne voit du postillon que ses sabots qui pendent au bas du siège. Enfin, ce n’est plus un postillon, mais un cocher. On y gagne la force d’un demi-cheval, et vous n’avez rien à répondre à cela. Saluons les améliorations de M. Conte, tout en accordant un regret aux coutumes anciennes. Les