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vous êtes sans fortune ou incapables de supporter un long voyage et que votre médecin vous ordonne une cure d’altitude, soit pour avoir plus de fraîcheur, soit pour fuir l’ambiance microbienne, vous serez tout à fait désemparé dans les plaines de la Beauce, par exemple, et même à Paris.

— Que faites-vous de la Tour Eiffel ?

— Elle n’est pas assez élevée et pour faire une cure utile au-dessus des couches de poussières en suspens et de microbes, de miasmes, comme l’on dit au régiment, qui se traînent lamentablement à la surface de la terre, il convient de s’élever à une altitude de six cents mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui en réalité, même en pays absolument plats, ne fait jamais, que cinq cents et tant de mètres au-dessus de la terre.

Là vous obtiendrez, à peu près régulièrement, et approximativement encore, l’air purifié que vous n’avez à terre que pendant quelques instants, après la pluie.

Ce sont donc ces considérations générales et un grand amour de l’humanité qui m’ont conduit, après des études aussi longues que variées, à concevoir mon projet des sanatoria aériens — projet que je compte mettre sur pieds — pardon, sur câbles — aussitôt que j’aurai trouvé un capitaliste sérieux et intelligent, car je suis persuadé qu’il y a là des millions à gagner, tout en sauvant ses