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mère ressuscitée et qui se porte comme un charme, est citée comme témoin par mon ami. Ça sera tordant.

J’allais en rester là, lorsque je trouve la petite note suivante dans le journal la Liberté, que je tiens à placer sous les yeux de mes lecteurs :

« Les bêtes, elles aussi, seraient-elles sujettes à la maladie de bon ton, à la neurasthénie ? Un naturaliste berlinois, à propos d’un accident survenu au Thiergaten, où un fauve est mort de frayeur, rappelle que les animaux, comme les humains, souffrent de désordres nerveux qui ont souvent des issues fatales. Les cas sont fréquents de bêtes mourant de chagrin ou d’ennui, et la maladie cause dans le règne animal de nombreuses victimes. Récemment, en Angleterre, deux loutres, prises au piège, furent enfermées dans des caisses et expédiées à Londres ; l’une et l’autre étaient saines et sauves, sans la moindre blessure. Or, à leur arrivée, après un voyage de quelques heures, les deux loutres étaient mortes et l’on ne put attribuer le double décès qu’à l’anxiété causée aux prisonnières par les secousses du train.

À Londres, également, on cite le cas d’un éléphant qui, l’été dernier, fut épouvanté par un coup de tonnerre. L’énorme pachyderme eut, comme on dit dans le peuple, le sang retourné ; quelques jours plus tard il mourait. »

Pour moi, j’ai connu également un éléphant qui est devenu neurasthénique à la suite d’un