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Les bienfaits de l’automobilisme

La morte vivante. — Un curieux procès. — À propos de l’état neurasthénique des bêtes.

Je connaissais depuis longtemps les nombreux avantages de l’automobilisme et ce n’est pas un homme de progrès comme moi qui aurait la fantaisie de les nier. Il est évident que c’est un moyen de transport incomparable pour aller vite, écraser beaucoup de monde en peu de temps, collectionner toutes les maladies des bronches et de poitrine et avaler le maximum possible des poussières et des microbes dans le plus faible espace de temps possible.

Tous ces avantages que je me permettrai de qualifier de tout à fait exceptionnels, sont bien connus de tout le monde ; mais ce ne sont jamais que des avantages et je viens de constater par moi-même, de visu, que l’automobilisme était une arme à deux tranchants, capable de réels bienfaits et que si c’était le plus incomparable instrument de mort pour les gens neurasthéniques qui veulent se suicider, ou simplement suicider les autres par persuasion, c’était également parfois, à son heure, un admirable instrument de vice, continuant en cela les transitions de feu Jésus-Christ et des grands thaumaturges.