Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 44 —

Cette coquine de fatalité

Trains express dans les deux sens. — Ce que l’on trouvait au même endroit. — Ça porte bonheur, mais c’était écrit !

— Je n’ai jamais joué de ma vie et j’espère bien ne jamais jouer, d’abord parce que je trouve tous les jeux — d’argent bien entendu — profondément immoraux et démoralisateurs, ensuite parce que j’ai les cartes en horreur — heureusement — et, enfin, parce que ma passion pour les exercices physiques m’a toujours préservé de l’autre.

J’appartiens donc à la race très rare des bipèdes qui vont passer tranquillement un mois à Monaco, sans même risquer un louis à la roulette et sans même en avoir le désir.

Or, un soir, j’étais en train de fumer tranquillement un cigare lorsqu’un vieux raseur, un déclassé qui venait régulièrement essayer des martingales, lorsqu’il avait quelques louis en poche et de quoi payer son voyage, m’aborda en me disant :

— Tiens, vous ici ? moi j’arrive de Paris pour essayer une combinaison qui a presque réussi à Spa ; mais depuis je l’ai perfectionnée.

— Ah bast :