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— Tiens, tiens, tiens, mais si l’on appliquait ce système aux femmes enceintes, il me semble qu’il y aurait là un bien joli moyen de savoir, avant la lettre, si j’ose m’exprimer ainsi, si les heureux parents auront un garçon où une fille… et puis emporté par le torrent des occupations journalières, j’avais pensé à autre chose et je n’avais pas eu le temps, comme je le disais tout à l’heure, de creuser une idée encore vierge.

Mais voilà que tout à coup, comme il arrive toujours lorsque l’on est destiné à faire une grande découverte, un beau jour je fus ramené à mon sujet par la petite note suivante que je lus dans un journal :

« L’électricité a été employée pour déterminer, à l’aide des rayons X, le sexe des chrysalides des vers à soie, à travers les cocons, ce qui permet d’obtenir le pourcentage voulu des mâles pour chaque ponte. L’existence des œufs se manifeste sur les radiographies obtenues par une ombre pointillée, tandis que les chrysalides mâles restent presque transparentes. »

Cette fois, ça y était, je n’avais plus à hésiter un instant et je me trouvais bien sur la trace d’une des découvertes les plus ingénieuses, sinon des plus importantes de ce nouveau siècle.

Comme il me fallait un vaste champ d’expérience et, en même temps, sous la main de nombreuses femmes dans une position intéressante pour pouvoir braquer sur leur abdomen ma lunette humaine, je pensais tout d’abord à m’adres-