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FIN

    portaient des traces humides de doigts, celles laissées par l’assassin, qui, après le crime, s’était lavé les mains dans la cuisine.
    Les deux pièces à conviction ont été remises à M. Bertillon, chef du service d’identité judiciaire, qui a fait déjà sur les empreintes laissées par les doigts des études intéressantes.
    On sait qu’il s’agit là de l’un des moyens modernes employés pour la reconnaissance des inculpés dont chaque fiche porte, outre le portrait, les empreintes digitales.
    Un exemple : Il y a quelques années, un individus qui avait assassiné le garçon de bureau d’un dentiste du faubourg Saint-Honoré dut avouer son crime à la suite de la preuve que M. Bertillon lui mit sous les yeux. Sur la glace d’une bibliothèque, l’assassin avait posé la main, et la marque qu’il avait laissée, relevée par M. Bertillon, avait suffi pour qu’on retrouvât la fiche qu’on cherchait dans les casiers de l’anthropométrie.
    Hier après-midi, le litre et le verre, dans l’intérieur desquels on a lacé un morceau de velours noir, ont été placés sous un arc électrique qui les éclairait violemment et ils ont été photographiés.
    On en a fait ensuite un agrandissement. Les traces des doigts étaient alors très visibles.

    Cette fois la démonstration est des plus concluantes et MM. les assassins en seront réduits à travailler avec des gants ! Mais ça ne fait rien le métier devient plutôt dangereux !