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peu trop près avec la veuve ! Et alors tout naturellement il se trouve que ses mains sont en moiteur.

Vous suivez bien mon raisonnement, n’est-ce pas ? Eh bien, il se trouve dans l’état le plus propice pour se faire pincer par un juge d’instruction qui a un peu de flair, doublé d’un anthropométreur — est-ce bien le mot ? — qui n’est pas archi myope comme une taupe et comme j’en ai, hélas tant connu, sans aucune allusion personnelle, croyez-le bien, cher Maître !

En effet, presque toujours, pour ne pas dire toujours, le criminel aura laissé avant, pendant ou après le crime, avec du sang, ou même sans sang, ce qui importe peu, sur les tentures, les papiers de l’appartement, ou tout autre objet, l’empreinte de son pouce, de ses doigts, de la paume de sa main, ou de ses mains.

Eh bien la justice n’a que la peine de se baisser pour ramasser ainsi, non seulement la preuve du crime, mais l’identité absolue du criminel, car autant d’hommes ou de femmes sur la terre, autant de dessins particuliers, d’empreintes personnelles du pouce, des doigts, de la paume.

Les objets qui portent et gardent l’empreinte fatale et révélatrice sont les accusateurs inconscients et mathématiques du criminel qui ne saurait échapper à cette vindicte inerte et implacable des choses — ô ironie des mots !

y Pour arriver à cet heureux résultat, capable de rassurer les bourgeois les plus craintifs, il