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— Alors, répond le juge, que ce récit éloignait un peu de son instruction, c’est fini, on trouve acheteur pour la momie.

— Pas encore, on envoie momie et sarcophage en Égypte ; l’un contenant l’autre reviennent alors à Paris avec l’état civil qui doit séduire l’amateur, qui retrouve même un peu de sable du désert ajouté à l’envoi… »

Le fait est-il vrai ? nous en laissons la responsabilité à M.  Elina. Un de nos amis qui vient de faire un voyage en Égypte nous dit que l’on y trouve couramment des momies au prix de 150 francs.

À ce compte là, le jeu n’en vaudrait pas la chandelle, et les artistes en faux, en additionnant le prix de leur travail, le voyage d’aller et retour de la momie en Égypte, ne trouveraient pas, certainement, un prix rémunérateur. Il est vrai que le cours des momies n’est pas coté à la Bourse de Paris, mais on peut s’imaginer que les clients qui veulent se charger de ce meuble embarrassant ne doivent pas être encore très nombreux[1]

Depuis on a découvert un Musée d’une petite ville de province où il y a quelques tableaux et objets authentiques et il est question de décorer

  1. Cette chronique publiée par l’Ouest-Républicain est du 28 février 1904 et la Réforme économique a publié le 30 octobre de la même année une note sur la baisse des cadavres que je crois intéressant de placer ici sous les yeux de mes lecteurs, sans y ajouter le moindre commentaire qui ne pourrait qu’en diminuer l’étrange saveur :

    (Voir page 304).