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— Quelles sont donc, mon Dieu, ces conclusions ?

— Très simples ; à savoir que ces sortes de commerce ont donné lieu, derrière eux, à d’énormes industries ou, si vous aimez mieux, tout au moins à des industries très prospères que la plupart des simples mortels — trop superficiels, par paresse d’esprit, ignorance ou bêtise — ne soupçonnent même pas.

C’est ainsi que la Grèce et voire même toutes les grandes capitales de l’Europe sont toujours à même de vendre dans les meilleures conditions du monde — pour le vendeur bien entendu — toutes les statuettes et toutes les terres cuites de Tanagra que l’on voudra, quoiqu’il y ait belle lurette que le dernier morceau authentique ait trouvé sa place dans un musée connu.

C’est ainsi que voilà pas mal d’années que les derniers os des derniers grenadiers de la Garde ou du dernier invalide belge ont été réduits en poussière et cependant jusqu’à la consommation des siècles on vendra à Waterloo des boutons de guêtre, des sabres et tous les fourniments de toutes les grandes armées qui se sont fi…chu là une historique tripotée. C’est à croire que l’on sème des boutons militaires dans cette plaine immense et qu’ils y poussent avec la même conviction que des haricots ou des pommes de terre !

C’est ainsi qu’en Égypte on a beau ne plus éventrer de sépultures, on vend toujours les fameux Scarabées gravés et tous les bimbelots du