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— Vous êtes trop modeste et il faut savoir y arriver, interrompit notre ami commun.

— Mais, cher monsieur Rogapestan, — le nom de mon ami, — rien n’est plus facile, comme je vais le démontrer en six mouillé, comme vous dites, à votre ami ; pour y arriver il suffit de se servir des ressources de la science moderne et naturellement d’y apporter beaucoup de patience, de minutie, de soins et de persévérance — ce que vous appelez, le doigté, le coup de pouce. Mais, mes chers amis, avec la nature, la flore surtout, l’homme fait ce qu’il veut et s’il le voulait bien, il arriverait à la démonstration tangible et palpable des lois découvertes par votre grand Lamarck et plus tard par Darwin.

— Savez-vous que vous êtes vous-même un profond philosophe.

— Non, je suis tout uniquement un observateur qui aime passionnément la nature ; nous allons d’abord vous montrer les serres où je cultive les fruits et légumes pour les rendre gros. Entrez, vous voyez qu’elles sont toutes entièrement recouvertes de verres violets, suivant les indications fournies au moment de la verre de 1870 par votre vieil ami Pétin-Gaudet, le second et le frère du maître de forge, comme vous me l’avez raconté un jour à l’Exposition, car ça n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, et vous le voyez, M. Vibert, vous aurez certainement été la cause initiale de ma fortune ici, sans le savoir.