Un horticulteur japonais
curieuses explications.
Je me trouvais dernièrement dans un petit
village perdu de la Provence, heureux de pouvoir
rester seulement vingt-quatre heures sans écrire,
lorsqu’un ami chez qui je déjeunais tranquillement — une fois n’est pas coutume dans notre
dur labeur d’homme de lettres et de journaliste — me dit en fumant un cigare :
— Mon cher, nous avons ici une curiosité unique au monde, à propos d’un homme ; il est vrai que c’est presque un bibelot, puisque ce n’est qu’un petit japonais, comme il s’intitule lui-même.
Il était allé à Paris installer une grande maison de curiosité des objets rares de son pays, faïences, porcelaines, bronzes aux couleurs variées naturellement, laques, ivoires, soieries, bois sculptés, papiers peints avec une minutie qui arrive à donner l’illusion du génie, etc., etc. ; mais tout cela était trop cher pour la clientèle courante et il fut obligé un beau jour de liquider. Je me souviens qu’il me fit voir lors d’un voyage à Paris un tableau en soie brochée à la main, représentant des cascades au milieu des montagnes. L’eau avec sa