Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/403

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 376 —

Le commerce des timbres-poste

Les républiques industrieuses et les colonies aux abois. — Curieuses révélations. — Un moyen assuré de faire fortune.

Même les profanes les moins versés dans la noble science de la philatélie qui n’est que l’appellation polie de la timbromanie, savent qu’il y a des collections qui valent des millions, comme celles de MM. de Rothschild ou Ferrari, par exemple et qu’il y a des timbres-poste, comme ceux de Maurice, de Monaco, de Suisse, etc. — les premiers, bien entendu — qui valent des quinze et vingt mille francs pièce, ce qui est déjà un joli denier pour un aussi petit carré de papier.

Mais il y a même mieux et il paraît que l’un de nos conservateurs les plus distingués et les plus érudits aurait estimé un timbre-poste de Saïtapharnès, sur papyrus avec le timbrage en grec : Olbia qui donnait au timbre millésime et plusieurs fois millénaire une authenticité absolue, la somme fabuleuse de quatre-vingt-onze mille dix-sept francs et neuf centimes de notre présente monnaie, payable en or… Or, tout le monde sait qu’un conservateur est un monsieur auquel on ne monte jamais le coup, tout comme aux experts, du reste.

Depuis longtemps les jeunes républiques de