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combes, il faut bien reconnaître que la fraude continue à fleurir sur la plus vaste échelle, bien en dehors, cette fois, des gabelous qui sont, comme l’on sait, tous de très honnêtes gens à l’heure présente.

Aussi, entre mille fraudes plus ou moins connues, je veux conter ici aujourd’hui la plus moderne, la plus snob, celle, en un mot, qui s’exerce sur la plus vaste échelle et qui, par conséquent, cause le plus grave des préjudices aux recettes de la Ville de Paris et met réellement en danger son équilibre budgétaire.

Ce sont toujours les petites causes qui produisent les grands effets et il est probable que c’est celle-ci qui va enfin provoquer la suppression complète et définitive des octrois.

Comme toutes les choses géniales, c’est tout à la fois très simple et très compliqué, seulement toute la question était de le trouver.

On sait que le pétrole qui est devenu depuis longtemps un objet de première nécessité pour le pauvre monde, coûte cependant 55 ou 60 centimes le litre à Paris, quand il ne coûte que 10 centimes à Bruxelles.

Cela tient à deux choses, la première que la Ville a jugé à propos de mettre un droit d’octroi véritablement monstrueux de 25 centimes par litre et la seconde que les aimables industriels marchands d’huiles minérales, syndiqués comme de simples raffineurs de sucre, ont jugé à propos