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née et crac les deux braves bêtes ne tardèrent pas à tomber sur le flanc, victimes de leur gourmandise et sans même pousser un cri.

Ce fut pour le criminel jeu d’enfant d’escalader le saut de loup et, à pas de même, d’arriver à la maison dont la porte de la cuisine n’était fermée qu’au loquet. Une fois dans la place, il alluma tranquillement une lanterne sourde — comme le jardinier — et se mit à forcer tous les tiroirs et meubles du premier étage.

— Chouette ! se disait-il, je ne trouve pas le proprio, ça m’évitera toujours un coup de surin dans sa vieille peau. Mais où diable est-il, à cette heure ? Il devrait être couché.

Enfin ouvrons l’œil et le bon et maintenant qu’il n’y a plus rien à barbotter, allons boire un coup, et il descendit l’escalier avec précaution, sa lanterne d’une main et son couteau ouvert de l’autre, tout prêt à saigner le pante, car, en homme prudent, il n’avait pris que l’argent, les billets de banque et les bijoux ; tout tenait facilement dans ses poches…

Pendant ce temps, Onésime Ferbatu, ayant trop chaud, avait tourné instinctivement le dos au feu et dormait toujours à poings fermés, son œil de verre étoilé, grand ouvert, comme de juste.

Le cambrioleur ouvrait doucement la porte qui séparait la cuisine de la salle à manger et y pénétrait, mais soudain sa lanterne va frapper en plein visage le brave Onésime et son œil de verre fendu immédiatement irradie mille feux comme un