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Je les enverrai chercher toutes les semaines, je suppose, à vos grandes gares centrales. Vous partagerez le prix de vente, avec vos employés contrôleurs, coupeurs, poinçonneurs et ça vous rapportera encore une jolie somme, à la fin de l’année, tout en me donnant ces petits cartons pour presque rien. Les marchands de tabacs procèdent bien de la même façon, en ramassant dans un petit appareil, les petits bouts coupés des cigares — rien des juifs — il n’y a pas de sot métier.

— Mais encore ?

— C’est mon secret.

Et huit jours après j’avais signé un traité avec toutes les Compagnies de chemins de fer, j’avais fait revenir de Pézénas mon ami, le fabricant de bondes, comme associé et j’étais installé, en plein cœur de Paris, rue de la Chine, négociant en gros de confetti de diverses couleurs. Mes confetti à moi, sont confortables, solides, épatants et je suis sûr de n’avoir jamais de rossignols, car je viens de signer un traité avec un grand constructeur américain qui m’achète tous mes fonds de magasin à venir pour en faire des roues de wagons. Ce qui sort du chemin de fer y retournera ainsi, en partie.

J’espère que de la sorte je vais gagner ma vie mieux que dans les lettres et j’ai tenu à conter cette histoire pour montrer à la jeunesse, qu’avec de la patience, de la conduite et de la persévé-