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La mi-carême

Les confetti. — Mesures de prévoyance du préfet de police. — Les chiens sauveurs.

La Mi-Carême de cette année à Paris a été vraiment extraordinaire et a laissé loin derrière elle toutes les fêtes des carnavals — pourquoi pas carnavaux ? — de Venise, de Rome et de Nice, tous les Veglione, comme disent les Italiens, les plus célèbres.

Cependant, entendons-nous bien ; il n’y avait, autant dire, ni cortège, ni déguisés ; ce n’est donc. pas à ce point de vue double qu’elle a triomphé…

— Alors je ne comprends plus me dira un lecteur impatient.

— C’est pourtant bien simple, elle a été unique, sans rivale et merveilleuse au point de vue de l’orgie des confetti et, à partir de midi c’est plus qu’une pluie, plus qu’une inondation, plus qu’une trombe, c’est une avalanche de ces petits ronds de papiers qui s’est abattue sur les grands boulevards, a fait disparaître la chaussée aussi bien que les trottoirs et a menacé un instant — de plusieurs heures — de tout enfouir, étouffer et engloutir. Mais n’anticipons pas.

Tout semblait, dès la veille, promettre un très beau temps ; on savait à la préfecture de police par les demandes d’autorisation de vente et d’em-