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d’années bientôt, j’ai fouillé et fait revivre tout ce passé épique et pompeux, tragique et affolé de la joie de vivre, dans l’histoire anecdotique du 1er arrondissement, dans Mon Berceau… mais comme tout cela est loin déjà !

Dans ces dernières années, tout à coup, la mode des abat-jour Empire, Restauration, rococos, modernes, etc., mais toujours en fanfreluches, dentelles, soies, étoffes rares, guipures, broderies, s’est emparée de nos gentilles mondaines comme un coup de foudre. Vous croyez peut-être que les grands magasins, les bazars ou les lampistes allaient créer et vendre ces abat-jour à la mode ? oui, la camelote, mais du moment qu’il s’agissait de concevoir, de créer des abat-jour de grand art, d’un goût impeccable et possédant la ligne esthétique, comme disait Dumas fils, il n’y avait que les modistes capables d’accomplir ces chefs-d’œuvre et voilà comment, sans la moindre hésitation, un certain nombre de grandes modistes ont doublé leur industrie ou dédoublé leur commerce, comme vous voudrez, ou, plus exactement encore, étendu leur art, en s’annexant sans façon celui de faire des abat-jour.

Mais, comme l’appétit vient en mangeant, voilà que ces mêmes modistes, audacieuses et conquérantes, vont tripler leur industrie en ouvrant, cette fois, un comptoir de chapeaux pour chevaux !

Comment donc ? mais certainement, je dis