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dans l’espèce, ne s’agit même pas d’une réplique servile, mais bien d’une simple réplique du talent même, du faire, de la patte, du génie du maître et du moment que je suis capable de me laisser tromper par l’imitation, c’est qu’elle vaut l’œuvre du maître et alors, ma foi, je déclare qu’il n’y a que demi-mal. Je ne dis pas que cela me suffise, pour ne pas me faire arracher les yeux. Mais, où c’est véritablement bien amusant et bien curieux, c’est que cette histoire de faux est tout simplement en train de créer des mœurs nouvelles. Vous avez entendu dire que chez les peuples en décadence, comme les Arabes et surtout les Persans, on s’en allait travailler avec sa besace sur le dos, chez le particulier. L’artisan ne connait tout au plus que son échoppe et les grandes usines, la division du travail ou même tout simplement sa dignité et son indépendance deviennent chose inconnue, lettre morte pour lui. Loin de moi la prétention de vouloir affirmer que l’incident de la tiare de Saïtapharnès va nous ramener d’un seul coup à cet état de primitive décadence, si ces deux mots ne hurlaient pas de se voir accouplés ou, si vous aimez mieux, de décadence finale ; mais il est bien certain cependant qu’il va nous y ramener, du moins partiellement, pour tout ce qui touche à la peinture, à la sculpture, aux Beaux-Arts et au monde de la curiosité et voici comment :

Pour être sûr et certain d’avoir un tableau authentique d’un grand artiste, d’un maître re-