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Le truquage & les faux artistiques

Fausses antiquités. — Fausses peintures. — Mœurs nouvelles. — Curieuses transformations.

Aimez-vous les faux ? on en a mis partout et depuis les révélations, aussi contradictoires que sensationnelles — oh ! combien sensationnelles ! — sur la tiare de Saïtapharnès, le faux, le chiqué, l’imitation, le truquage sont devenus l’unique préoccupation de mes contemporains qui n’ont même plus le temps de parler des bouilleurs de cru.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on fabrique de toutes pièces des antiquités en Allemagne, en Égypte et autres contrées et je l’ai même conté ici, si j’ai bonne mémoire, mais enfin la tiare de Saïtapharnès a été, si j’ose m’exprimer ainsi, la goutte d’eau, pardon, la goutte d’or qui a fait déborder le vase.

Aujourd’hui la question se pose, tout le monde la pose ; il n’y a même jamais eu autant de poseurs qu’en ce moment, ce dont je m’étais toujours un peu douté et si ça continue, l’obsession du faux va devenir la neurasthénie la plus à la mode.

Je me trouvais hier chez mon médecin qui est un savant doublé d’un homme d’esprit ;