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Une révolution agricole

La question des engrais. — Une solution pratique.

J’ai la modeste prétention de connaître la France à peu près sous toutes ses formes et de l’avoir parcourue dans tous les sens ; partout j’entends gémir les paysans. Souvent ils ont raison, plus souvent ils ont tort, parce qu’ils sont routiniers et s’entêtent à refuser tout progrès.

L’argent leur manquait ; on commence à entrer dans la voix féconde du crédit et c’est parfait, mais ce n’est pas assez, car il ne faut pas perdre de vue qu’il reste encore la grosse question des engrais à résoudre. Tout le monde sait que la terre est une bonne mètre nourricière, mais à la condition d’être bien nourrie elle-même ; or, sa nourriture, à elle, c’est l’engrais, c’est-à-dire le vulgaire fumier, pour l’appeler par son nom.

Je sais bien que la chimie a fait de grands progrès en ces dernières années, mais le plus souvent les engrais chimiques sont falsifiés et ne représentent qu’un peu de sable et toujours ils coûtent cher.

Maintenant si l’on ne cultive plus le colza qui épuisait la terre, on fait en grand de la betterave qui l’épuise presqu’autant et, quelle que soit la plante