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Après un examen attentif, je dis :

— Vous devez avoir d’autant plus raison qu’ils me rappellent, dans leur état fruste, ceux que j’ai vus dans le Morbihan, l’année dernière, le long des blocs intérieurs d’un dolmen de Locmariaquer.

— Vraiment ? Comme c’est curieux. Mais vous voyez là, dans ce coin, un trou où l’on ne peut pas encore s’engager sans danger ; mon domestique va essayer de le déblayer et, s’il y a moyen, nous nous y engagerons ; nous avons des cordes, car je suis persuadé qu’il doit y avoir une autre salle au bout.

— C’est également mon avis.

Le brave domestique se mit résolument à la besogne et, dans notre impatience, nous l’aidâmes fébrilement ; au bout de deux heures, il put pénétrer aisément dans une salle encore inconnue, circulaire, n’ayant pas plus en surface, d’une centaine de mètres.

Quand il fut remonté et qu’il nous eut déclaré n’avoir jeté qu’un regard d’ensemble sur la dite salle, nous nous mîmes à déjeuner, pour nous donner des forces, avant d’y pénétrer nous-mêmes.

Nous mangeâmes vite et bien, avec l’appétit spécial des spéléologues qui sont contents d’eux et, après avoir fumé un bon cigare dont la fumée allait embrumer et ternir momentanément les milliers de facettes qui brillaient de mille feux sous nos lampes que nous avions sorties des