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Le lendemain matin, à huit heures et quart sonnant, nous quittions la route et vingt minutes plus tard, en pleine montagne, nous nous trouvions en face d’un trou rond dans lequel on pouvait juste entrer, courbé en deux et mon aimable cicerone me dit :

— Voici l’entrée de la caverne ; il n’y manque que les voleurs pour nous croire tout à fait en pays Calabrais.

Nous fîmes une dizaine de pas, avec tout notre matériel et nous pûmes enfin nous redresser dans une première salle qui formait comme l’entrée de cette cathédrale souterraine.

Alors nous n’eûmes plus qu’à allumer nos lanternes et, d’un pas assez rapide, nous avançâmes, car je n’avais qu’à suivre mon ami qui connaissait sa grotte, comme il l’appelait avec amour. Du reste, elle formait un ensemble de salles, assez bien groupées, de plus d’un kilomètre environ, et, en somme, l’exploration n’avait rien de bien pénible, quoique les salles ne fussent pas encore, naturellement, aménagées pour les touristes.

Bientôt nous arrivâmes au bout d’une salle, le long d’une paroi lisse et unie, d’un aspect vraiment particulier pour un spéléologue qui a du flair.

— Vous voyez cette muraille banale ; eh bien, tenez, il y a là, le long, à hauteur d’homme, non pas des signes, des caractères, mais comme des reliefs usés, qui paraissent avoir été tracés de mains d’homme, étant donnée leur symétrie.