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lieue, c’est bien certain, cependant Paris en aura toujours assez.

Mais, je vous en prie, ne m’interrompez pas et laissez-moi vous exposer encore quelques-uns des immenses avantages de mon projet, aussi humain qu’élégant et que savoureux, suivant les formules à la mode.

Voyez seulement d’ici tous nos squares transformés en jardins éternellement en fleurs, éternellement verdoyants et où les orchidées les plus rares se marîront dans un beau désordre avec les plantes les plus rares des pays chauds ?

Non, mais là, dites-moi, voyez-vous ça ? Voyez-vous quel cadre enchanteur pour les jolies parisiennes, pour les étrangères, pour nos hôtes qui se baladeront toute l’année dans le Paradis terrestre reconquis, avec leurs gosses, au milieu de leurs sœurs embaumées, les fleurs ?

Mais je m’arrête, car je sens que je deviendrais lyrique et je n’aime pas ça, à mon âge, car ça me fatigue toujours beaucoup !…

Je crois que mon projet, ainsi compris, est tout ce qu’il y a de plus simple et de plus réalisable, car, encore une fois, je le dis et le redis, avec la certitude la plus absolue, dans l’état actuel de la science, rien ne serait plus facile que d’amener des millions de mètres cubes d’air chaud du Midi de l’Europe, sans déperdition sensible de calorique, surtout avec mon puissant moyen d’appel réchauffeur dans l’usine centrale de Paris.

En somme je n’ai pas eu la peine d’inventer ;