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posés, pour la joie de l’œil et la belle santé des parisiennes.

Dans une dernière chronique même, j’ai demandé la musique pour tout le monde, avec le phonographe central et maintenant je voudrais avoir l’eau pure, transparente, cristalline et suave du lac de Genève à Paris pour éviter les microbes indiscrets, invisibles et ravageurs et par conséquent les épidémies sournoises et meurtrières.

Tout cela est fait ou va se faire et vous voyez que je suis ambitieux pour ma ville natale ; mais ce n’est pas tout, je désire encore ardemment autre chose, ma dernière innovation qui ferait de Paris la ville unique au monde, la reine des cités et c’est précisément ce que j’ai résolu de vous conter ici simplement, aujourd’hui, en quelques mots, sinon bien sentis, du moins partant du fond du cœur.

Donc nous disons que l’on va faire venir une partie du lac de Genève à Paris ; eh bien maintenant, dans l’état actuel de la science, avec les tuyaux capitonnés, entourés d’isolateurs puissants et presque parfaits qui ne laissent place à aucune déperdition de chaleur ou à peu près, il serait très facile de nous envoyer d’Espagne ou d’Italie, voire même peut-être seulement du Midi de la France, par une conduite ad hoc de l’air chaud tout l’hiver à Paris, ce qui réaliserait bien pour nous véritablement le printemps perpétuel.

Lorsque l’air méridional, l’air chaud du Midi arriverait à Paris, il devrait traverser une usine