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— Voilà un résumé très fidèle de l’état de la question, lui dis-je.

— Parfaitement. Cependant je veux vous conter une aventure extraordinaire dont je viens d’être témoin, il y a quelques mois à Liège et qui va vous montrer combien nous sommes encore ignorants des secrets de la nature en général et des mystères de la chimie organique en particulier, surtout lorsqu’elle touche à la physiologie humaine.

C’est ainsi, pour ne vous en citer qu’un exemple, que dès la plus haute antiquité, les anciens connaissaient à fond les bézoards, calculs ou pierres des animaux ; les chèvres, les gazelles, les chamois ou isards, les porcs-épics et même jusqu’aux caïmans fournissaient des bézoards très recherchés comme amulettes, ce que nous appelons aujourd’hui des porte-bonheur. Mais des calculs ou pierres de l’homme qu’est-ce que nous en savons ? Presque rien ; nous savons qu’il y a des calculs arthritiques, biliaires, formes de cholestérines, intestinaux, urinaires ou vésicaux. Nous savons qu’en général ils sont formés de phosphate de chaux, d’ammoniaque, de magnésie, d’urate de soude, d’acide urique, etc… un point, c’est tout et ce n’est pas assez et il me semble que cet etc… en dit long et laisse le champ ouvert à toutes les suppositions, à toutes les investigations.

Car enfin comme l’avaient si bien deviné les alchimistes au Moyen-âge, tout est dans tout et ce sont simplement les méthodes rigoureuses qui nous manquent pour retrouver, par exemple, tous