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véritables républiques, chassant tous les autres représentants du règne animal et restant les seuls maîtres de la place.

Mais ce n’est pas tout ; et vous savez encore comment, il y a quelques jours à peine, des légions de rats ont envahi à Paris les bureaux du commissariat de M. Cornette, rue de La Rochefoucauld, qu’ils ont littéralement saccagés. Une vingtaine de dossiers, notamment, ont été dévorés ou réduits en petits morceaux ; ils contenaient de nombreuses commissions rogatoires du parquet, des documents importants, des effets de commerce saisis, des certificats légalisés, etc.

Tout le monde sait aussi que les égouts, le Métropolitain, les hôpitaux de Paris sont envahis par les rats, et que Paris, la capitale du monde civilisé et de la France, peut être englouti un jour prochain par les rats, surtout si l’on ne veut pas écouter mon excellent ami Paul Vibert, (merci bien) ici présent, qui indique le seul moyen possible de salut, en demandant la création immédiate de nombreuses équipes de hiboux, de chats-huants, dans tous les égoûts de Paris, ce qui serait très chouette ! car seuls ces oiseaux de la nuit sont capables de détruire les rats d’eau, les rats d’égoûts, les rats de cave, les rats d’église, sauf les rats… d’opéra et de bibliothèques !

Et, Messieurs, en pensant seulement à cette terrible alternative, j’ai des larmes dans la voix, ce qui, du reste, par ces chaleurs, a l’avantage de m’empêcher d’avoir soif !