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fragmenté. Dans ce dernier cas, qui est celui de Montreuil, ce bombardement d’une mitraille céleste est parfois considérable.

Parmi les chutes les plus célèbres ; il faut citer surtout celles de Knyahinya, Hongrie, en 1866, où il est tombé un millier de pierrailles ; celle de Laigle (Orne), en 1803, où 3 000 morceaux environ ont criblé la ville : celle de Pultusk (Pologne), en 1868, et de diverses localités d’Amérique, où la quantité des fragments était bien plus considérable encore. Récemment encore, le le 19 février 1896, un bolide éclata au-dessus de Madrid, en plein jour, et le bruit de l’explosion fut tel qu’une panique s’ensuivit dans la ville, causant de nombreux accidents.

Cette panique peut se trouver justifiée par la menace d’un tel danger perpétuellement suspendu sur nos têtes, car les chutes ont lieu à n’importe quel moment et en n’importe quel point de la surface de la terre. D’où accidents, hommes ou animaux tués, immeubles endommagés, incendies.

L’échauffement et l’incandescence des météorites sont purement superficiels, tellement le phénomène est rapide, et lorsqu’on ramasse le ou les morceaux après la chute, on trouve que ce qui formait l’intérieur du bloc est à une température glaciale : celle de l’espace céleste d’où provient le bolide. Souvent aussi ces chutes sont accompagnées d’une odeur de soufre persistante, ce qui a contribué à attribuer une origine mystérieuse au