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— Mais je vois ce que c’est, disait un jour, moitié souriant, moitié sérieux, un vieil érudit de mes amis, mort depuis, vous voulez devenir polygraphe.

— Ah ! pour ça, non, par exemple, et, dans la diversité des sujets forcément traités, ceux qui me font l’honneur de suivre mes travaux, mes campagnes de presse qui, depuis trente-cinq ans, ont entassé certainement des centaines de volumes, et de relire mes ouvrages, me rendront certainement cette justice que je n’ai jamais poursuivi qu’un but : l’émancipation de l’esprit humain par la science.

Voilà pourquoi je veux arracher la femme et l’enfant aux théories dissolvantes et absurdes des prêtres et mon pays aux griffes d’une réaction sans cesse renaissante, parce qu’elle n’est elle-même que l’insaisissable Protée du cléricalisme…

Ai-je réussi dans ma tâche, dans cette tâche qui m’absorbe et m’étreint depuis la guerre, que je poursuis inlassablement, sans une minute de repos, si ce n’est l’obligatoire repos de la maladie ? C’est au lecteur de répondre, mais si j’ai apporté un peu de lumière, un peu du désir auguste de