de secrets l’un pour l’autre, celui-ci sachant toujours la pensée de celle-là, et réciproquement.
Je sus aussi qu’ils avaient toujours les mêmes besoins, les mêmes désirs en même temps — heureusement !
— Et les jumeaux qu’ils avaient épousés et qui n’étaient point soudés, dis-je à un ami intime, avaient-ils aussi une volonté, un désir unique ?
— Évidemment non.
— Alors ?
— Ils n’avaient qu’à écouter et à se soumettre à la volonté de leurs conjoints.
— Ça ne m’amuserait guère.
— C’est une affaire d’appréciation ; il y a un vieux proverbe qui dit que plus on est de fous, plus on rit.
— Vous croyez ?
— J’en suis convaincu.
— Mais si un veut divorcer ?
— Ils ne le pourront qu’ensemble.
— Mais certainement le jeune homme ou la jeune fille, qu’ils ont épousés, ne mourront pas ensemble ; alors il restera un ménage à trois, forcément. Ce sera atroce pour Martin ou Martine, veuf ou veuve. N’est-ce pas votre avis ?
— Sans aucun doute.
— Vous me laissez rêveur.
— Et puis, tenez, voulez-vous que je vous dise ? Je vous ai conté l’histoire véridique de mes amis Martin et Martine, le frère et la sœur siamois, soudés et collés ensemble et de leur heureux ma-