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nom et au nom de Martine sa sœur, les demanda en mariage, pour convoler en justes noces.

Quand je me liai d’amitié avec les deux couples, les deux jeunes femmes étaient dans une situation des plus intéressantes, ce qui était vraiment amusant pour le couple siamois, car Martine détruisait l’équilibre à son profit et au détriment de son pauvre frère Martin.

Je dois dire qu’ils formaient ensemble et chacun de leur côté, avec les deux jumeaux, le frère et la sœur qu’ils avaient épousés, les deux ménages les plus unis et les plus charmants que l’on puisse imaginer.

Comme j’avais fini petit à petit par me lier très intimement avec les deux couples qui en réalité en formaient trois, puisqu’il y en avait toujours un inséparable, malgré eux, celui de Martin et de Martine, et que j’avais même été choisi par eux pour être le parrain civil des enfants à venir, j’aurais bien voulu arriver discrètement à me rendre compte de l’intimité de leur vie familiale. Mais, sur ce terrain, ils étaient muets comme des carpes et il semblait que les deux jeunes femmes, celle soudée à son frère et l’autre, possédaient comme instinctivement une pudeur exaspérée et farouche.

Je fus donc forcé de m’en tenir aux suppositions.

Tout ce que je savais c’est que mes amis Martin et Martine, le frère et la sœur soudés, tout comme les frères siamois, ne pouvaient pas avoir