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Un cas merveilleux de chirurgie moderne

Aux états-unis. — Un homme très réduit — Le baron minimum des vestiges

Comme toujours, c’est encore des États-Unis que nous arrive aujourd’hui cette surprenante et authentique histoire qui, suivant moi, laisse bien loin derrière elle l’aventure de l’invalide à la tête de bois.

Il s’agit d’un jeune italien, M. Agénor Roublardini, qui avait passé sa jeunesse comme chanteur à la chapelle Sixtine.

Arrivé à l’âge de vingt-deux ans, il était parti aux États-Unis pour faire fortune, et un an plus tard, dans un accident de chemin de fer, il avait failli périr et on avait dû l’opérer des quatre membres d’un seul coup ; comme c’était en hiver, le sang avait gelé, il ne s’était point produit d’hémorragie et l’on était parvenu à le sauver par miracle ; une fois guéri et réduit à son simple tronc surmonté de la tête, il avait été engagé chez Barnum pour écrire et jouer du piano avec ses dents et son menton, lorsqu’une ophthalmie purulente qu’il avait gagnée dans le voisinage d’un orang-outang, força son médecin ordinaire à lui faire l’opération qui consiste à enlever les deux yeux.