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meurer sous l’eau pendant 15 heures, et, à supposer qu’il fasse seulement 3 nœuds à l’heure, il pourra parcourir, sans avoir besoin de remonter à la surface, une distance de 50 milles, lorsque tous les explorateurs polaires sont unanimes à déclarer qu’il est rare de rencontrer une plaine de glace qui s’étende à plus de trois milles sans aucune solution de continuité. Dans le cas improbable où pendant ses 15 heures d’immersion, il ne rencontrerait aucune ouverture, il lui resterait la faculté de perforer la couche de glace sur un de ces points faibles, qu’il est sûr de distinguer à l’aide du manomètre. Les dangers d’avarie et de collision seront fort improbables, puisque le bateau aura une vitesse modérée et une très grande faculté de résistance, d’ailleurs nécessaire pour supporter l’énorme pression de l’eau dans les grandes profondeurs.

Cinq hommes pourront y demeurer à l’aise et y respirer normalement pendant 15 heures sans qu’on ait besoin de renouveler la provision d’air. Le bateau sera muni de deux hélices, l’une horizontale et de la force de 40 chevaux, l’autre verticale de 5 chevaux. Cette dernière suffira pour neutraliser la tendance du bateau à revenir de lui-même à la surface. La force de propulsion sera donnée par un moteur au pétrole, dont on embarquera 150 tonneaux, c’est-à-dire dix fois plus qu’il n’en faudrait à la rigueur pour franchir les 600 milles qui séparent le Pôle du Spitzberg, jusqu’où le sous-marin sera remorqué.