pôles, ponctuai-je, à mon tour, très empoigné par le récit de cet homme étrange ?
— Avec mon sous-marin, un bateau épatant, capitonné, étanche, à cloisons solides, qui peut aller au bout du monde et évoluer dans tous les sens. Et tenez, Monsieur, vous m’avez conté hier votre descente au fond des fosses du Pacifique, à 9 000 mètres au fond de la mer, en scaphandre, avec mon bateau, moi, je puis parcourir le fond de toutes les mers, à ma guise[1].
— Et il a été construit à… ? fis-je railleur.
Il ne me laissa pas le temps de finir et subitement grave et triste, il me répondit simplement :
— Il a été construit dans un petit port, près de New-York, sur mes plans, car vous avez dû vous apercevoir déjà à mon accent que je suis Américain…
Je m’excusai sur la vivacité même de ma question et de son interprétation et, ce léger nuage dissipé, je repris :
— Alors le problème de la conquête des deux pôles est complètement résolue ?
— Je le pense.
— Vous êtes certain d’aller au point central des deux pôles, pendant leur hiver respectif, quand vous voulez ?
— Absolument. Je l’ai fait dix fois.
- ↑ Voir Pour lire en automobile.