Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/142

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 115 —

rétrospective et ancestrale de ces crânes grimaçants, de ces tibias vides et sonores comme des flageolets fêlés.

Il y a là comme un attentat à la pudeur, non pas de la chair vivante et palpitante — ce qui serait presque une excuse — mais un attentat à la pudeur intime de l’âme, de la conscience humaine et c’est pourquoi je vous en supplie, à mains jointes, au nom de tout ce que vous avez aimé et respecté, au nom de votre mère auguste, au nom de l’aïeule aux cheveux blancs, n’écoutez plus la voix de ces hommes mercantiles qui battent ainsi monnaie sur la carcasse de vos ancêtres ; rendez ces os à la terre et fermez pour toujours, supprimez plutôt cette salle des morts et tous les honnêtes gens vous en seront reconnaissants, croyez-m’en !

— Les curés de Coire considèrent leurs ouailles comme des poires, me dit l’écho, moqueur, et ceux des Grisons comme des… ! — parfaitement !