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les malheureuses ! les fenêtres et les portes étaient à peu près bouchées et je dus employer la scie, pour rentrer chez moi !

Ô prodige inouï, insensé, sous ce ciel béni, pendant ces cinq années les madrépores et surtout les coraux avaient poussé et grandi comme de simples fleurs de pierres, comme des plantes ordinaires !

Il faut être vraiment sous les tropiques pour voir de pareils spectacles, pour assister à de pareils prodiges !

Le lendemain je sciai avec précaution les embrasures des portes et des fenêtres et j’avais une maison plus belle, plus solide que jamais dans sa quasiment surnaturelle efflorescence de pierre !

À quelque chose malheur est bon ; avec ce système, on ne paye pas les impôts des portes et fenêtres, les collecteurs ne voyant plus d’issues, ou les croyant condamnées !

Quel malheur qu’il ne fasse pas assez chaud ici pour pouvoir y faire pousser ainsi des madrépores et des coraux !

Maintenant que mes coraux sont sciés autour des portes et des fenêtres, je suis bien tranquille. Ils ne repousseront plus qu’en dehors. Mais je possède une demeure unique au monde et je suis prêt à la faire voir et à en faire les honneurs à tous ceux qui voudront bien nous payer notre voyage.

Ils recevront une hospitalité créole, ce qui