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anglaise peut bien protester et gémir, on ne tient aucun compte de sa voix !

C’est fort bien d’être un peuple de mineurs, de faire de sa patrie une éponge, une écumoire et un bloc de gruyère tout à la fois, mais un jour il faut payer tout cela et, malheureusement, il semble que l’heure tragique, aussi fatale que fatidique, va bientôt, pour la Grande-Bretagne, sonner au cadran géologique de la Terre !

C’est épatant et c’est triste, mais c’est comme cela et il n’y a pas à dire : mon bel ami ! il faut en prendre son parti.

On affirme de source sûre et même sulfureuse, qu’Édouard s’en rend un compte exact et que son yacht est toujours sous pression, afin de pouvoir se tirer des flûtes, lui et son auguste famille, à la première alerte un peu sérieuse, après celle du Lancashire.

Il a bien raison, seulement, il devrait fournir à tout son peuple les moyens d’en faire autant en allant s’établir dans les colonies de la grande-Bretagne.

Il serait puéril maintenant de se le dissimuler, après ces signes avant-coureurs de craquement, de la dislocation et de l’effondrement finals — puisque la grammaire m’interdit d’écrire finaux — le temps n’est pas loin maintenant où le Royaume-Uni de la Grande-Bretagne aura disparu et où il ne restera plus que le royaume des îles Orcades et peut-être même seulement le tout petit royaume septentrional des îles Shetland !