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les négociations et voici sur quelles bases pleines de sagesse et de justice :

1o  L’Irlande fera partie de la grande république sous forme d’une nouvelle étoile ajoutée au drapeau fédératif ;

2o  L’Angleterre, l’Écosse et le pays de Galles avec les Îles adjacentes seront déclarées colonies américaines et ainsi annexées aux États-Unis ;

3o  Si Édouard est gentil et ne fait pas le malin, pour sauvegarder sa susceptibilité, il sera maintenu comme gouverneur sa vie durant et de plus on lui donnera un jeu de poker et un jacquet d’honneur, ce dernier en fer-blanc ciselé, avec le léopard viré de gueule, pour rappeler discrètement un passé de haute rigolade qui n’est plus…

— Mais alors, me dit un boulevardier peu au courant, vous croyez que ça va arriver ?

— Mais comment donc, incessamment, mon cher, et me tournant vers un camarade américain qui m’accompagnait pour avoir son opinion, il dit :

— Que voulez-vous, Monsieur, quand on a de vieux parents idiots et gâteux, voire même criminels comme l’Angleterre, c’est un devoir impérieux d’en prendre soin et de leur empêcher l’accomplissement de monstrueux méfaits. Voilà pourquoi nous allons faire de l’Angleterre une colonie américaine, en faisant de la vaillante Irlande une sœur émancipée. Avouez que c’est là la justice.