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américains. De même pour les orgues, les pianos et les guitares.

» La plus célèbre fabrique yankee d’appareils photographiques a pu signifier récemment qu’elle ne constitûrait désormais de dépôt en Angleterre que chez les marchands qui s’engageraient à ne vendre que ses produits exclusivement.

» Les Compagnies anglaises d’allumettes et de tabac ont été réduites à se laisser absorber par leurs concurrents américains, pour échapper à la ruine.

» Enfin, lors du dernier emprunt, les États-Unis ont souscrit pour 250 millions de titres anglais, et tout dernièrement, le Commercial Intelligence informait le public que la direction de Cristal Palace ouvrirait en 1902 une exposition de produits américains…

« Au cours de la période décennale terminée le 31 décembre 1900, les États-Unis ont acheté de moins en moins et vendu de plus en plus.

» En 1890, ils achetaient en Europe pour 2 370 000 000 de francs ; en 1900, ils ont acheté pour 2 195 000 000.

» Par contre, leurs ventes à l’Europe ont monté de 3 410 000 000 de francs en 1890, à 5 555 000 000 en 1900. Soit une balance, en leur faveur, de 2 145 000 000 de francs. »

« C’est ainsi que M. Carnegie vend ses rails 3 dollars la tonne aux États-Unis, et 24 dollars seulement en Angleterre. À l’abri de cette barrière se sont constitués les fameux trusts, desti-