Page:Paul Vibert - Pour lire en ballon, 1907.djvu/608

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 596 —

portent sur eux, surtout dans la saison des chasses.

À côté du N’aubou se rencontre le Veld Slange des Boërs. C’est un serpent de 1 mètre de long sur 2 centimètres et demi de diamètre. Sa tête et son dos sont d’un brun grisâtre, son ventre est blanc.

« Le Boushman mordu tire son couteau, incise légèrement le pourtour de la blessure et introduit dans l’incision une pincée de poudre composée avec les vésicules desséchées d’un autre slange. En quelques heures, la tuméfaction disparaît et la guérison est complète.

« Quelquefois, le Boushman ne se borne pas à cela. Il tue le serpent qui la mordu, lui arrache ses crochets et boit une goutte du poison contenu dans les vésicules. Il tombe alors dans une stupeur qui dure plusieurs heures, à la suite desquelles il s’inflige une nouvelle inoculation, qui amène la disparition de l’enflure et la guérison. »

Voici maintenant ce que dit le même voyageur à propos de la morsure du scorpion :

« Un de nos engagés, ayant, par mégarde, serré un scorpion de trop près, courut au wagon et me pria de lui confier un instant celui que je conservais en boite. Il le fit tomber sur le sable et posa tranquillement son pied tout à côté de l’insecte. Dès qu’il en eut reçu le coup de dard attendu, il prit une buchette et réintégra le porte-lance dans sa guérite. Remède étrange, mais certain, paraît-il.

« La piqûre du scorpion n’est point une plaisanterie ; elle cause des nausées, des douleurs lancinantes, le tremblement des membres ; pourtant on n’en meurt jamais. L’usage général est de sucer la petite plaie après avoir apposé deux ligatures très serrées, l’une au-dessus, l’autre au-dessous.

« Sur les bords de l’Orange, me disait un Bastard, presque chaque pierre a son scorpion. Quand il y travaillait, il avait été piqué si souvent, qu’à