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lui donner des nouvelles toutes fraiches de l’Alsace !

Le général essuie furtivement une larme ; au second plan, les plus jeunes enfants donnent leur brioche aux jolis oiseaux.

La salle est émue, la fille ainée joue la Marseillaise dans le salon du château dont la fenêtre ouverte est au fond de la scène.

Enthousiasme, délire, applaudissements frénétiques, attendrissements diluviens. Le temps est sombre, tous les petits enfants se sont blottis dans les jupons de la grand’maman et la Fée aux oiseaux, sous sa belle couronne d’argent, doucement émue, s’écrie :

Après avoir tant aimé les oiseaux toute ma vie, me voilà maintenant encore en train de jouer le rôle charmant de la mère Gigogne ou de la mère l’Oie !

La toile tombe sur la dernière strophe de la Marseillaise au piano et un titi, plus ému qu’il ne veut paraître, descend du poulailler — toujours les oiseaux — en s’écriant : C’est bien envoyé !