Page:Paul Vibert - Pour lire en ballon, 1907.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 22 —

La mort d’un chien

Sous les Tropiques. — Le coup de soleil

D’un article fort intéressant de mon confrère Billy-Joung, sur les chiens et les chats à bord des navires, j’extrais la partie suivante sur un pauvre diable de chien, sur Gabon, qui est mort d’une façon dramatique, comme l’on va voir, à Port-au-Prince, la capitale de la République d’Haïti :

« Gabon », nous l’avions adopté à Libreville, — et son nom le rappelait, — faisait le quart avec les hommes des deux bordées sur le Sully. « Tribordait et babordait à l’appel ! » Gabon était là.

Puis, lorsqu’on avait rompu, alors que chacun s’en allait à son poste, Gabon se promenait du banc de quart à l’habitacle, puis au gaillard d’avant. Là, il frôlait les hommes de veille, cherchant une caresse, après quoi, il revenait s’assoupir sur la dunette.

Mais, au commandement, on le retrouvait debout. Si, avant la tourmente, il était inquiet au cœur de la manœuvre, le nez dans la rafale, il avait les oreilles hautes, le poil hérissé jusqu’à l’embarquement du premier paquet de mer qui, comme nous, le trempait jusqu’aux os, sans qu’il se fût sauvé, ainsi qu’on pourrait le croire.