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xiii
Préface

Je le répète, je pourrais citer ainsi une preuve vivante pour chacune de mes nouvelles ; et si j’insiste ainsi sur ce point particulier de mon œuvre, c’est afin de bien lui laisser tout son parfum d’authenticité.

Ce n’est pas moi qui, le premier, ait dit : le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable ! Et qu’importe si j’habille mes nouvelles des trames légères de la fantaisie, des dentelles de l’imagination et si je m’efforce de les parer des gemmes de l’esprit, si le fond est vrai !

Voilà ce que je voulais dire ou plutôt redire encore une fois simplement ; car enfin il n’est pas absolument nécessaire d’être morose pour être sérieux et puis, la vie est assez courte pour que l’on éprouve parfois le besoin, au milieu des plus graves préoccupations et des travaux les plus importants, de se délasser un peu l’esprit.

En écrivant ces sept volumes de nouvelles philosophiques, j’ai toujours essayé de me souvenir que le champagne était pour nous un vin vraiment national, y ai-je réussi ? Et si l’esprit ne pétille pas toujours, du moins mes aimables lectrices auront-elles la charité de me laisser croire qu’elles ont retrouvé un peu de la mousse du vieux vin gaulois aux marges de ce livre.

Je voudrais l’espérer, sans oser le croire !

Paul VIBERT.